L’apport en industrie : définition, domaine et régime

Par Maxime Bizeau, Avocat de formation, diplômé de l'école d'avocats du Barreau de Paris

apport en industrie

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L'apport en industrie : définition

L'apport en industrie peut se définir comme l'engagement d'un associé de mettre à la disposition de la société tout ou partie de son activité ou de son savoir-faire.

L'apporteur en industrie peut ainsi mettre à la disposition de la société ses connaissances techniques, sa notoriété, son expérience, ses services, etc...

De manière générale, il est possible d'apporter en industrie tout type de travail, si et seulement si ce travail est exclusif d'un lien de subordination (sinon il s'agit d'un contrat de travail).

Un exemple pratique pour mieux comprendre : Vous montez une start-up. Vous souhaitez développer une application web. Mais tout cela coûte cher. Les développeurs web vous demandent 50.000 euros pour ce travail. Vous pouvez alors conclure avec eux une convention d'apport en industrie, par laquelle ils apporteront à la société leurs services en échange de parts ou d'actions dans la société.

A noter qu'un apport en industrie peut être réalisé :

  • aussi bien au moment de la constitution de la société qu'en cours de vie sociale
  • aussi bien par une personne physique que par une personne morale

Attention ! L’apport en industrie doit figurer dans les statuts, faute de quoi il est considéré comme inexistant (Cass. Com., 14 déc. 2004).

 

Le domaine d'application de l'apport en industrie

Les apports en industrie sont exclus dans les sociétés anonymes (SA) en vertu de l'article L. 225-3 alinéa 4 du Code de commerce.

En revanche, les apports en industrie sont autorisés dans toutes les autres formes sociales, et notamment :

En ce qui concerne les sociétés en commandite simple (SCS) et les sociétés en commandite par actions (SCA), les apports en industrie ne sont possibles que pour les associés commandités, à l'exclusion des associés commanditaires.

 

Le régime juridique de l'apport en industrie

La contrepartie de l'apport en industrie réside dans l'attribution d'actions ou de parts en industrie qui ne contribuent pas à la formation du capital social (article 1843-2 du Code civil). 

Ces actions ou parts en industrie ouvrent tout de même droit au partage des bénéfices et de l'actif net, à charge de contribuer aux pertes (article 1843-2 du Code civil). Par ailleurs, l'apporteur en industrie bénéficie également des droits politiques (droit de participer aux décisions collectives, droit de vote).

C'est dire que l'apporteur en industrie est un véritable associé, au même titre que les autres. La première chambre civile de la Cour de cassation l'a fermement rappelé dans un arrêt du 30 mars 2004 (Cass. Civ. 1ère, 30 mars 2004, n° 01-15.575) en restituant sa qualité d'associé à l'apporteur en industrie d'une société civile alors même que les juges du fond de la Cour d'appel de Paris avaient considéré que ledit apporteur en industrie ne pouvait être considéré comme un associé.

Autre point : si les statuts ne le précisent pas, les parts ou actions attribuées à l'apporteur en industrie sont égales à celles de l'associé qui a le moins apporté en numéraire ou en nature (article 1844-1 du Code civil).

En outre, les parts ou actions en industrie sont inaliénables/incessibles. Ce caractère incessible des parts ou actions en industrie s'explique par le fait que l'apport en industrie est empreint d'un fort intuitu personae. Ainsi, l'apporteur en industrie ne peut pas céder ses titres ; les actions ou parts en industrie s'éteignent par le décès de l'apporteur et ne peuvent être transmises à ses héritiers.

Et ce n'est pas tout ! L'apporteur en industrie doit compte à la société de tous les gains qu'il réalise par l'activité faisant l'objet de son apport (article 1843-3 du Code civil). Cela implique que l'apporteur en industrie s'engage à ne pas effectuer d'acte de concurrence à l'encontre de la société au titre de l'industrie apportée. S'il le faisait, il devrait alors reverser ses gains à la société.

Reprenons l'exemple précité de l'application web. Admettons que l'application que vous développez soit une application de rencontres entre juristes (super idée n'est-ce pas ?). Les développeurs web s'engagent, par leur apport en industrie, à développer cette application pour votre société. Ils ne peuvent alors pas développer une application similaire pour leur compte ou pour le compte d'une autre société que la vôtre. S'ils le faisaient, vous auriez alors droit aux gains réalisés par les développeurs grâce à cette application.

 

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Je m’appelle Maxime Bizeau, et je suis avocat de formation, diplômé de l’école d’avocats du Barreau de Paris.

Après mon bac, je me suis lancé dans l’aventure de la licence de droit.

Mais très vite, je me suis senti submergé par la charge de travail. Des centaines et des centaines de pages à apprendre, sans savoir sur quoi se focaliser, sans savoir ce qui était réellement important et ce qui ne l'était pas.

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A travers ce site, je souhaite aider un maximum d’étudiants en droit à atteindre leurs objectifs.

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