Comment réussir sa deuxième année de droit : 6 conseils essentiels

Par Maxime Bizeau, Avocat de formation, diplômé de l'école d'avocats du Barreau de Paris

Réussir sa deuxième année de droit

Jeune étudiant fraîchement débarqué en deuxième année de droit, je tiens d’abord à vous adresser mes félicitations. Réussir la L1 droit n’est pas une mince affaire…

Néanmoins, la deuxième année de droit est une autre paire de manches ! Il s’agit même de l’année qui est réputée pour être la plus difficile…

On a coutume de dire que :

La L1 droit détermine si vous êtes fait pour l’université.

La L2 droit détermine si vous êtes fait pour le droit.

Traduction : en deuxième année de droit, on rentre vraiment dans le vif du sujet, en étudiant des matières et en pratiquant des exercices plus techniques qu’en L1.

Pour autant, la deuxième année de droit n’est pas aussi difficile que ce que les bruits de couloir laissent penser…

Pour réussir votre deuxième année de droit, vous devez avant tout comprendre ce qu’on attend de vous et disposer des bonnes méthodes.

Voici mes 6 meilleurs conseils pour réussir sa L2 droit !

 

Conseil n°1 : Maîtriser la méthodologie du commentaire d’arrêt

Du point de vue de la méthodologie, le commentaire d’arrêt est LA grande nouveauté de la deuxième année de droit.

En L1 droit, vous avez réalisé des cas pratiques, des dissertations juridiques et des fiches d’arrêt.

Ces exercices vous ont formé à la méthodologie juridique.

Mais le commentaire d’arrêt est un exercice tout à fait particulier, très piégeux et qui impose de respecter une méthodologie très stricte. C’est peut-être même l’exercice pour lequel la maîtrise de la méthodologie est la plus importante.

Nombreux sont les étudiants qui se cassent les dents sur cet exercice. Au lieu de faire un commentaire d’arrêt, certains tombent dans la dissertation, quand d’autres se contentent de paraphraser la décision de justice…

Ce qui est généralement annonciateur d’une note catastrophique !

 

Mauvaise note en L2 droit

 

Et de manière générale, beaucoup d’étudiants ne comprennent pas ce que ça implique de commenter un arrêt.

C’est pourquoi vous devez absolument comprendre et maîtriser la méthodologie du commentaire d’arrêt. Sans ça, vous aurez bien du mal à réussir votre deuxième année de droit…

J’ai écrit un article spécifiquement sur ce sujet, que vous pouvez consulter en cliquant ICI.

 

Conseil n°2 : Passer en mode démonstration

Vous le savez : les études de droit visent à évaluer votre aptitude au raisonnement juridique. Vos professeurs, chargés de TD, correcteurs… veulent voir si vous êtes capable de développer une réflexion sur la base de vos connaissances juridiques.

La réalité est qu’en première année de droit, il y a une certaine tolérance à ce niveau-là…

Par exemple, une dissertation juridique est censée être une démonstration, et non une simple récitation du cours. Mais en première année, vous pouviez tout de même avoir une bonne note simplement en connaissant très bien votre cours, et même si votre dissertation n’était pas une démonstration du début à la fin.

Mesdames et Messieurs, une fois en deuxième année de droit, ceci est terminé !

Vous devez passer en mode démonstration.

Autrement dit, dans chacune de vos copies, vous devez :

  • choisir une problématique qui vous permette de développer une réflexion juridique ; et
  • vous demander si chacun de vos développements répond bien à la problématique.

Tout votre devoir doit être une démonstration et, aussi bien dans une dissertation que dans un commentaire d’arrêt, chaque sous-partie doit elle-même démontrer une grande idée.

Par exemple, si vous avez à faire une dissertation sur la bonne foi en droit des contrats, il ne serait pas suffisant de simplement exposer le rôle de la bonne foi pendant la formation du contrat, puis au stade de l’exécution du contrat.

En revanche, vous pourriez (par exemple) démontrer qu’afin de protéger les parties au contrat et d’assurer une certaine justice contractuelle, la bonne foi est présente de la formation du contrat jusqu’à son exécution.

Ou encore que la bonne foi en matière contractuelle se voit limitée par différents éléments afin de garantir les principes contractuels libéraux que sont la liberté contractuelle et la force obligatoire du contrat.

L’essentiel est de montrer votre capacité à raisonner et à argumenter.

 

 

Conseil n°3 : Faire l’effort de comprendre le droit administratif

Si vous cherchez des conseils pour réussir votre deuxième année de droit, vous tomberez rapidement sur des personnes vous expliquant que le droit administratif est la matière la plus complexe et la plus difficile de la L2 droit, et qu’il est impossible de la valider si vous ne connaissez pas par cœur les 300 arrêts vus en cours…

Il est vrai que le droit administratif est une matière particulière puisqu’il s’agit d’un droit essentiellement jurisprudentiel ; il n’existe pas de « code » comme on peut en trouver en droit privé. Le droit administratif est forgé au gré des jurisprudences rendues par les juridictions administratives (et principalement par le Conseil d’Etat).

Néanmoins, faire des fiches d’arrêt pour chacun des arrêts abordés dans le cours et passer ses journées à potasser « Les Grands Arrêts de la Jurisprudence Administrative » (ou le GAJA pour les intimes, qui est le principal recueil de jurisprudence en droit administratif) n’est selon moi pas la bonne méthode pour valider cette matière.

Comme pour les autres matières, l’essentiel reste de comprendre la structure globale et la logique du cours.

A quoi bon connaître par cœur les faits, la procédure, les thèses en présence, le problème de droit et la solution de l’arrêt Narcy, qui dégage 3 critères pour qu’une personne privée soit considérée comme gérant un service public, si vous ne connaissez pas la structure logique et globale du cours ? A savoir que :

  • un service public peut être géré par une personne publique ou une personne privée
  • il existe 2 modes de gestion par une personne publique : la régie et la gestion par une personne publique distincte de la personne créatrice
  • un service public peut effectivement être géré par une personne privée si différents critères sont réunis, ces critères ayant été dégagés par l’arrêt Narcy et ensuite complétés par l’arrêt APREI

N’écoutez donc pas les conseils de ceux qui vous recommandent d’apprendre des centaines d’arrêts par cœur. Cela n’est absolument pas suffisant si vous ne connaissez pas le cheminement logique du cours.

En réalité, il est effectivement utile de ficher certains arrêts en droit administratif, mais vous ne devriez pas ficher tous les arrêts du cours, ni faire des fiches d’arrêt complètes.

Voilà ce que je vous recommande :

  • Fichez les arrêts vus en cours et en TD. De cette manière, vous vous assurez de ne ficher que les arrêts vraiment importants.
  • Dans vos fiches d’arrêt, n’incluez que l’apport de l’arrêt (avec bien entendu la juridiction, la date et le nom de l’arrêt). Le plus important est effectivement de connaître la solution dégagée par chaque arrêt, et non les faits, la procédure, etc…

Et consacrez le reste de votre temps à comprendre votre cours. Ce qui m’amène à mon prochain conseil 🙂

 

Conseil n°4 : Travailler avec des fiches de révisions synthétiques

Si vous avez l’habitude de consulter ce site, vous savez qu’une des clés pour réussir en droit est de travailler avec des fiches synthétiques afin de se concentrer sur les éléments essentiels et de ne pas se perdre dans des détails superflus.

La deuxième année de droit n’échappe pas à la règle…

En L2, on étudie (outre le droit administratif) le droit des contrats, le droit pénal ou encore le droit commercial, qui sont des gros morceaux…

Là encore, des fiches de révisions claires et synthétiques vous permettent de mieux comprendre votre cours puisqu’elles font ressortir l’architecture logique de ce dernier.

Et au moment des révisions, entre des fiches optimisées qui prennent quelques dizaines de pages, et un cours de 150 pages, je peux vous dire que le choix est vite fait (et que les résultats avec la première méthode sont meilleurs qu’avec la seconde) !

Si vous voulez faire vos fiches vous-même, je vous recommande de vous y atteler régulièrement (le soir juste après avoir assisté au cours, ou au pire le week-end qui suit le cours en question).

Sinon, vous pouvez gagner du temps en utilisant les fiches de révisions que je propose sur ce site. Vous pouvez cliquer ici pour vous procurer les fiches.

 

Conseil n°5 : Maîtriser les bases de données juridiques

Si vous êtes en deuxième année de droit et que vous n’avez encore jamais utilisé les bases de données juridiques, rassurez-vous : c’est tout à fait normal !

En première année de droit, vos cours sont en effet largement suffisants pour réaliser les différents devoirs qu’on vous demande.

Néanmoins, je vous conseille de commencer à vous intéresser à ces bases de données juridiques car elles peuvent vous être extrêmement utiles pour réussir vos études de droit, et notamment votre deuxième année.

Bien utilisées, les bases de données sont effectivement une mine d’informations et il est en réalité plus facile d’y effectuer des recherches et d’y trouver des informations que dans des livres à la bibliothèque.

Reprenons l’exemple de la dissertation sur la bonne foi en droit des contrats.

Bien entendu, si vous avez une telle dissertation à faire, vous pourrez trouver un certain nombre d’idées dans votre cours de droit des contrats. Mais vous pourrez potentiellement trouver d’autres idées grâce aux bases de données.

Les bases de données contiennent en particulier des documents qu’on appelle des encyclopédies et qui comportent toutes les connaissances relatives à un sujet. En ce qu’elles sont spécifiques à un thème et plus détaillées que vos cours, les encyclopédies vous permettront d’enrichir votre dissertation avec des idées et des références auxquelles vous n’auriez pas pensé.

Par exemple, il existe sur les bases de données des encyclopédies sur la bonne foi en droit des contrats qui vous seraient sans doute très utiles pour une dissertation sur ce sujet.

Autre exemple : vous avez un commentaire d’arrêt à faire à la maison. Si l’arrêt que vous avez à commenter est un arrêt important (ce qui est généralement le cas…), vous pourrez trouver sur les bases de données des commentaires de la doctrine sur cet arrêt. Ces commentaires peuvent vous aider à mieux comprendre l’arrêt et peuvent vous donner plein d’idées pour enrichir votre commentaire d’arrêt.

Personnellement, j’ai beaucoup utilisé les bases de données pendant ma licence de droit, et cela m’a permis d’avoir de très bonnes notes aux devoirs maisons (notamment plusieurs 16/20).

Pour votre deuxième année de droit, je vous recommande de vous focaliser sur deux bases de données en particulier : Dalloz et Lexis 360. Ces deux bases de données sont les plus complètes.

Vous y avez accès depuis l’ENT de votre université.

 

Conseil n°6 : Etablir une véritable organisation

Comprenez-moi bien : il est évidemment possible de réussir sa deuxième année de droit en ne faisant que le strict minimum et en se mettant vraiment au boulot à quelques semaines des partiels.

On connaît tous des étudiants qui valident leurs années de cette manière.

Mais si vous voulez mettre toutes les chances de votre côté pour réussir votre L2 droit, je vous conseille d’adopter une véritable organisation tout au long de chaque semestre.

Ça ne veut pas dire que vous devez avoir tout au long du semestre un planning de travail strict, où vous définissez pour chaque jour les plages horaires spécifiques pendant lesquelles vous travaillez telle matière ou préparez telle séance de TD.

Ce type de planning est extrêmement difficile à tenir sur le long terme car il ne comporte aucune flexibilité. C’est pourquoi, personnellement, je ne les utilisais que pendant quelques semaines pour réviser les partiels.

Pour le reste du semestre, je vous recommande d’adopter une organisation plus flexible mais qui vous apporte tout de même un certain cadre et qui vous motive à travailler !

Plus précisément : je vous recommande, pour chaque semaine, de vous fixer des objectifs :

  • un objectif de temps de travail global (exemple : 25 heures de travail personnel sur la semaine)
  • des objectifs par matière (exemples : passer 6 heures à préparer la prochaine séance de TD dans telle matière fondamentale, passer 3 heures à ficher et apprendre le cours de la semaine dans telle matière complémentaire, etc…)

Ensuite, tout au long de la semaine, notez les plages horaires pendant lesquelles vous travaillez, et les tâches que vous accomplissez pendant chacune de ces plages horaires. Si par exemple vous commencez à ficher votre cours de droit commercial à 18h le lundi, notez cette heure au moment où vous commencez à travailler, et notez également l’heure à laquelle vous arrêtez.

Vous pouvez par exemple noter ces informations dans un tableau, ce qui vous donnerait à la fin de la semaine un tableau avec pour chaque jour les plages horaires pendant lesquelles vous avez travaillé et les tâches que vous avez accompli pendant ces plages horaires.

Ce système a plusieurs avantages :

  • D’abord, en vous fixant des objectifs de travail, vous serez encouragé à travailler pour accomplir les objectifs de la semaine… tout en vous assurant d’être efficace puisque vous n’êtes pas censé dépasser le temps que vous avez alloué à chaque objectif. Si vous avez par exemple prévu 3 heures pour ficher et apprendre le cours de droit commercial de la semaine, vous devez faire en sorte de ne pas y passer plus de 3 heures.
  • Ensuite, vous aurez tout de même une certaine flexibilité. Si vous avez par exemple prévu de passer 6 heures sur la préparation d’un TD pour le jeudi, vous pouvez vous organiser comme vous voulez pour accomplir ces 6 heures de travail le lundi, le mardi et le mercredi. De même, si vous avez prévu de ficher et d’apprendre votre cours de droit commercial de la semaine, mais que vous n’avez pas pu le faire le soir après le cours car vous aviez apéro avec les amis, vous pourrez toujours vous rattraper le week-end (par exemple).
  • Enfin, ce système vous assure que vous ne négligez aucune matière (et notamment les matières complémentaires).

C’est le système que j’ai utilisé pendant mes études de droit, et que je vous recommande pour réussir votre deuxième année de droit 🙂

 

Conclusion

J’espère que ces conseils vous aideront à réussir votre deuxième année de droit.

Encore une fois, il ne faut pas trop dramatiser la difficulté de la L2 droit. Si vous appliquez les conseils de cet article et que vous travaillez régulièrement, vous aurez toutes les chances de réussir cette fichue L2 🙂

Bon courage, et à bientôt pour de nouveaux articles !

Maxime

 

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Je m’appelle Maxime Bizeau, et je suis avocat de formation, diplômé de l’école d’avocats du Barreau de Paris.

Après mon bac, je me suis lancé dans l’aventure de la licence de droit.

Mais très vite, je me suis senti submergé par la charge de travail. Des centaines et des centaines de pages à apprendre, sans savoir sur quoi se focaliser, sans savoir ce qui était réellement important et ce qui ne l'était pas.

Mes résultats étaient irréguliers, et pas à la hauteur de mes espérances.

J’ai donc décidé de changer ma méthode de travail. Plutôt que d'essayer de tout retenir, j'ai commencé à ficher mes cours régulièrement, et à relire ensuite mes fiches avant les examens.

Rapidement, mes résultats se sont considérablement améliorés.

J’ai finalement validé ma licence avec mention (13,32 de moyenne) et mon master 1 en droit des affaires avec 15 de moyenne.

Ces bons résultats m’ont ouvert les portes du prestigieux Master 2 Droit financier de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et des plus grands cabinets d’avocats d’affaires internationaux.

J’ai ainsi pu travailler dans des cabinets anglo-saxons très réputés à Paris, avec des gens brillants, sur des dossiers passionnants, et dans des conditions optimales.

A travers ce site, je souhaite aider un maximum d’étudiants en droit à atteindre leurs objectifs.

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